"Poème", Sou Wou

Publié le par VincentdeParis

D'un seul coup d'aile un cygne au loin s'en est allé,
A cent stades, puis regarde en arrière, hésitant.
Le cheval de la steppe a perdu sa manade ;
Son coeur sans cesse est lourd d'un secret sentiment.

 

Pire est le sort de deux dragons au même vol,
Dont les ailes, un jour, ont des buts opposés...
Heureusement les airs des "Chansons sur les cordes"
Savent prêter leur voix à nos émois cachés.

 

Je t'invite à chanter pour l'ami qui s'en va :
Au chant d'un ruisseau quel chagrin soudain se mêle ?
Vifs et purs résonnent les bambous et les cordes :
Sous des rythmes virils, la tristesse y domine.

 

Mes longs couplets veulent garder la même flamme ;
Mais lourd est le chagrin dont mon coeur est brisé.
Je voudrais chanter un "Air sur les notes claires"...
Hélas, jamais tu ne reverras ta patrie.

 

Prompte comme un regard, ma peine en moi s'installe ;
Mes larmes coulent, je ne puis les essuyer.
Ah que ne sommes-nous un couple uni de cygnes,
Pour au loin fuir ensemble, au lieu de nous quitter !...

Publié dans Poésie Chinoise

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article